L’année 2025 marque un tournant pour le secteur immobilier en France avec plusieurs modifications réglementaires. Les propriétaires et les investisseurs doivent se préparer à des ajustements importants, allant de la fin du dispositif Pinel à de nouvelles règles sur MaPrimeRénov’ et aux restrictions liées aux locations des passoires thermiques. Voici un aperçu détaillé des principaux changements.

La fin du dispositif Pinel

Mise en place depuis 2014, la loi Pinel a permis à de nombreux investisseurs locatifs de bénéficier d’importantes réductions fiscales. Cependant, ce dispositif prendra fin au 31 décembre 2024. Jusqu’à présent, il offrait des avantages fiscaux en échange de la location d’un bien neuf sous certaines conditions spécifiques relatives aux loyers et ressources des locataires. Actuellement, aucun nouveau dispositif n’a été annoncé pour remplacer le Pinel, même si des discussions sont en cours.

Ces dispositifs ont été essentiels pour stimuler l’investissement dans l’immobilier neuf et encourager la construction de nouveaux logements. Sans eux, il est probable que le paysage de l’investissement locatif changera significativement en 2025.

Quelles alternatives pour les investisseurs ?

Afin de compenser la perte de ces avantages fiscaux, les investisseurs devront rechercher d’autres solutions. Par exemple :

  • L’achat de biens anciens : Cela peut sembler moins attrayant fiscalement, mais des rénovations adéquates peuvent augmenter considérablement la valeur du bien.
  • Les projets de rénovation énergétique : Avec les aides comme MaPrimeRénov’, se lancer dans des projets de rénovation peut aussi offrir des avantages financiers tout en améliorant la performance énergétique des logements.

Interdiction de louer les passoires thermiques

À partir du 1er janvier 2025, les logements classés G selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) seront interdits à la location en France métropolitaine. Cette mesure vise à réduire la consommation énergétique des bâtiments et fait partie intégrante de la loi Climat & Résilience.

Depuis janvier 2023, cette interdiction s’applique déjà aux maisons et appartements consommant plus de 450 kWh/m² par an. L’étau se resserre désormais davantage sur les passoires thermiques, poussant ainsi les propriétaires à entreprendre des rénovations énergétiques urgentes.

Les implications pour les propriétaires

Pour les propriétaires de biens classés G, cela signifie une obligation immédiate de réaliser des travaux de rénovation énergétique pour pouvoir continuer à louer leurs biens. Ces rénovations peuvent inclure :

  • Isolation des murs, combles et toitures
  • Changement de fenêtres et portes pour des modèles plus performants
  • Mise à jour ou remplacement des systèmes de chauffage

Sans ces améliorations, les propriétaires ne pourront plus renouveler ou signer de nouveaux baux, ce qui pourrait entraîner des pertes financières conséquentes.

Modifications de MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’, l’une des aides phares pour financer les travaux de rénovation énergétique, continue son évolution en 2025. Les particuliers pourront toujours prétendre à cette aide pour les « mono-gestes », c’est-à-dire des actions isolées telles que le changement d’une chaudière ou de fenêtres.

Plusieurs ajouts notables seront introduits dès janvier 2025 :

  • Extension de l’aide aux travaux induits, nécessaires pour réaliser les travaux de rénovation énergétique.
  • Possibilité d’obtenir des subventions sans devoir effectuer un audit énergétique préalable pour certains types de travaux.

Quels avantages pour les propriétaires ?

Grâce à ces modifications, MaPrimeRénov’ devient une option encore plus flexible pour les propriétaires souhaitant améliorer leur logement, en rendant notamment plus accessibles les petites interventions.

Cela contribuera également à accélérer le processus de transition énergétique, en permettant à un plus grand nombre de foyers français de réduire leur empreinte carbone tout en augmentant le confort de leur habitation.

Nouvelles obligations pour les meublés touristiques

Dès 2025, toutes les communes, y compris celles situées en dehors des zones tendues, imposeront l’enregistrement des meublés touristiques. Cette règle vise à faciliter la mise en place de quotas pour réguler le marché locatif des résidences de courte durée, souvent critiqué pour sa contribution à la pénurie de logements à long terme disponibles sur le marché traditionnel.

Effets de ces mesures

Cette nouvelle réglementation pourrait compliquer l’activité des plateformes de location de courte durée, comme Airbnb, et affecter les revenus des propriétaires qui proposent leurs propriétés sur ces sites.

Les propriétaires concernés devront donc se conformer à ces procédures administratives supplémentaires et pourraient être davantage surveillés quant à la conformité de leurs annonces.

Élargissement du prêt à taux zéro (PTZ)

Parmi les nouveautés de 2025 figure aussi l’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à tous les logements neufs, quel que soit leur emplacement sur le territoire français, incluant aussi bien les zones détendues que les zones tendues.

Le PTZ demeure un levier puissant pour soutenir l’accession à la propriété, particulièrement auprès des primo-accédants. En supprimant les contraintes géographiques, le gouvernement espère dynamiser les ventes de biens neufs et maximiser l’accès au logement pour un plus grand nombre de ménages.

Perspective pour les acheteurs

Pour les futurs acheteurs, cette extension représente une excellente opportunité. Ils pourront bénéficier de prêts sans intérêts pour l’achat de leur résidence principale neuve, ce qui facilite grandement le financement de leur projet immobilier.

Il est toutefois nécessaire d’être vigilant face à une possible hausse des frais de notaire qui pourrait venir équilibrer ces avantages, générant un surplus de coûts pour les acquisitions immobilières.

Conséquences et adaptations pour 2025

L’année 2025 apporte ainsi son lot de nouvelles règles et modifications dans le domaine de l’immobilier. Qu’il s’agisse de la fin d’avantages fiscaux bien établis comme le dispositif Pinel, de l’interdiction de louer des passoires thermiques ou des évolutions de MaPrimeRénov’, les acteurs du marché devront ajuster leurs stratégies.

En dépit des défis posés par ces changements, plusieurs opportunités émergent, notamment grâce à la flexibilité accrue des aides à la rénovation énergétique et l’élargissement du PTZ. En suivant attentivement les nouvelles directives et en adaptant leurs plans d’investissement, les propriétaires et acquéreurs peuvent naviguer efficacement ce nouvel environnement réglementaire.